Centre culturel Jacques Franck, Bruxelles 2017

Etymologiquement, à l’origine le terme glauque se dit de ce qui est à la fois clair et brillant, la mer, la lune ou des yeux bleu clair. Au XIIième siècle, il décrit ce qui est d’un vert ou bleu pâle, presque gris qui rappelle la couleur de la mer avant la tempête. Puis par extension, il décrit ce qui est sans éclat, terne. Dans la littérature il a une valeur descriptive, non péjorative. Ce n’est que dans les années 70, qu’il est associé à la lumière blafarde des néons et depuis les années 80, le mot glauque est utilisé familièrement comme adjectif afin de qualifier quelque chose de sinistre, d’étrange, qui inspire un sentiment désagréable, un malaise, provoqué par une ambiance lugubre ou sordide.

Cette exposition collective entre la sculpture, l’installation ou la performance, regroupe des artistes d’horizons différents avec des démarches qui leur sont propres, mais qui par le choix des matières qu’ils utilisent et des thématiques qu’ils développent, trouve une cohérence globale. Le détournement de matériaux ou de composants emblématiques de l’aspect artificiel de nos quotidiens, de nos environnements urbains, mène ces artistes à élaborer, non sans une pointe d’humour, un discours plus ou moins critique sur l’avenir de nos sociétés. Qu’il s’agisse d’évoquer notre dépendance énergétique, la place grandissante des robots, les souffrances engendrées par un monde chaotique, ou encore la vacuité de nos existences, leurs regards naviguent entre la dénonciation et l’amusement.

Pour la plupart, leur travail pourrait s’apparenter au courant de L’Arte povera, ne serait-ce que par l’adoption de matériaux pauvres. Si souvent ces matériaux n’ont que peu de valeur, ils les ré-enchantent ou les désenchantent pour leur confier un statut poétique.

 

Emission radio Par Ouï-dire – Glauqueland, au centre culturel Jacques Franck – 19/10/2017

https://dkpod.com/par-oui-dire-glauqueland-au-centre-culturel-jacques-franck-19102017/